La Méditation Vipassana Satipatthana
(Méthode Sayadaw Mahasi du Myanmar Birmanie)
Instructions de base
Comprendre la signification de « Vipassana Satipatthana » :
- Vipassana : vision intérieure ou vision pénétrante, voir la vrai nature des choses telles qu’elles sont réellement.
- Satipatthana : établissement de l’attention : Le vénérable Sayadaw parle souvent de la signification de Satipatthana et s’appuie sur l’étymologie pour expliquer comment il faut noter et observer les objets mentaux qui se manifestent au moment présent au cours de la pratique. En général, on traduit le terme satipatthana par l’expression : « les quatre établissements de l’attention ».
Les quatres établissements de l’attention sont identiques en essence : contemplation attentive de phénomènes naturels. Seul l’objet les différencie. Il y a 4 catégories d’objets :
- Le corps physique
- Les sensations
- Les états d’esprit
- Les objets mentaux
Son but est de développer l’attention, et la sagesse . L’attention pure et continue développe la sagesse : nous nous entrainons à être présent, à développer une attention ferme, pure à tout ce arrive à travers les six portes sensorielles (les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps, et l’esprit).
Pendant la retraite , nous nous entrainons aussi à observer des 8 préceptes (moralité : sila) La base de la pratique est sila (la conduite morale). Sila sert de fondement au développement de samadhi (la concentration de l’esprit) et la purification de l’esprit s’accomplit par l’intermédiaire de pañña (la sagesse de la vision pénétrante).
Les Sept bénéfices de l’attention :
La pratique de la méditation satipatthana mène à la purification de l’esprit, à la victoire sur le chagrin et les lamentations, à la destruction complète de la souffrance physique et de la détresse mentale, à l’entrée dans le juste chemin et à l’atteinte du Nibbana.
La pratique de la méditation Vipassana Sattipathana n’est pas un exercice physique. Il ne s’agit pas non plus de répéter des formules. C’est au niveau de l’esprit que tout va se jouer. Il est donc important que les méditants sachent comment maintenir l’esprit de façon précise sur l’objet d’attention, comment entraîner l’esprit pour qu’il ne vagabonde pas et comment entraîner l’esprit à ne pas s’attarder longtemps dans les pensées lorsqu’elles se présentent.
Exercices de base
La pratique consiste en alternance de session de méditation assise et en marche et dans les activités quotidiennes.
La méditation assise
1/l’objet primaire d’attention :
La méditation de l’attention (méthode Satipatthana) commence par l’observation de l’objet primaire, à savoir les mouvements de soulèvement et d’abaissement de l’abdomen au moment de la respiration. En effet, il faut diriger votre esprit attentivement vers l’abdomen et vous verrez que celui-ci se gonfle lors de l’inspiration et qu’il s’affaisse lors de l’expiration. Ces mouvements tels qu’ils se produisent au moment de la respiration , constituent l’objet primaire d’attention : c’est le point d’ancrage pour l’esprit. « Primaire » veut dire que c’est l’objet à observer (noter) tant qu’un autre phénomène ne s’est pas manifesté de façon évidente (prononcée) ; c’est également l’objet auquel l’esprit doit revenir, lorsqu’après avoir été noté, un éventuel objet secondaire d’attention disparaît.
Notez ces deux phases en vous disant mentalement « se soulever » lors du mouvement ascendant et « s’abaisser » lors du mouvement descendant (Noter signifie ici « Observer » et en même temps désigner mentalement). Le savoir mentalement de ces mouvement s doit correspondre à la perception de la sensation physique, la conscience du mouvement doit viser et atteindre le mouvement lui-même comme un projectile qui atteint la cible vers laquelle on l’a lancé.
2/ Les pensées:
Pendant que vous êtes en train de noter les mouvements de l’abdomen il se peut que votre esprit aille vagabonder ailleurs. Ceci doit aussi être noté en disant mentalement « vagabonder », « vagabonder ». Si vous notez une ou deux fois ces errements, l’esprit s’arrêtera d’errer. Revenez alors à la contemplation du mouvement de l’abdomen.
Si vous parlez à la personne que vous rencontrez en esprit, notez « parler, parler ». Si vous pensez, noter « penser, penser ». Si vous imaginez quelque chose, noter « imaginer ». Si vous réféchissez, noter « réfléchir ». Si vous faites des projets, noter « projeter ». En résumé, quelque soient les pensées ou réflexions qui se produisent vous devez les noter . Nous devons noter chaque activité du mental au moment même où elle se produit. Notée de la sorte, elle a tendance à disparaître. Lorsqu’elle disparaît, revenez alors à la contemplation du mouvement de l’abdomen.
Pour calmer les pensées, vous devez vous concentrer sur l’objet primaire avec un maximum de précision.
3/ Les sensations:
Au début de la pratique, les sensations ne se manifestent pas encore. Après il est possible que des sensations déplaisantes apparaissent quelque part dans le corps, entraînant des effets sur l’esprit. Vous devez alors noter toutes ces sensations « démangeaison », « douleur », « engourdissement », picotement », « brûlure » etc…
Ces sensations apparaissent spontanément et doivent être notées et observées .
4/ Les objets mentaux:
Tous les états mentaux qui surgissent dans l’esprit comme par exemple « aimer » « ne pas aimer », l’anxiété, le doute, le plaisir, le calme etc, doivent être notés et observés dès qu’ils se manifestent.
La méditation en marche
La marche en une note
1/ Lorsque vous marchez, vous devez noter les pas, qu’il s’agisse du pied droit ou du pied gauche. Vous devez être conscient de tous les mouvements successifs faisant partie du processus de la marche depuis le moment où vous levez le pied jusqu’à ce vous le reposez. Ceci est la méthode pour noter au cours d’une marche rapide.
La marche en deux notes
2/ Pour les débutants, vous pouvez noter seulement deux mouvements comme par exemple « Lever, Poser » lorsque que vous faites la marche « Cankama » (cad marcher lentement de long en large).
La méditation au moment des activités quotidiennes :
En dehors de la méditation assise et en marche, durant la routine journalière, vous serez attentifs aux petites activités et aux mouvements que vous faites en retournant à votre chambre, en mangeant, en faisant la vaisselle, en ouvrant ou en fermant la porte, en faisant le lit, en pliant le drap, en changeant de vêtements, en vous lavant, en buvant, en allant aux toilettes etc…Un méditant intensif et attentif doit se comporter comme un faible invalide, se lève doucement et prudemment. Alors seulement pourra-t-il développer une bonne attention et une bonne concentration ainsi qu’une bonne claire vision profonde.
La marche en trois notes
Lorsque vous marchez lentement ou que vous faites la marche « Cankama » (cad marcher de long en large) vous devriez noter trois mouvements à chaque fois, d’abord « lever » quand vous levez le pied (l’action de soulever , avec une bonne connaissance correcte du mouvement ascendant du pied même) ensuite « avancer » quand vous le poussez vers l’avant, (l’action de pousser avec une bonne connaissance du processus de ce mouvement) et finalement «poser » quand vous le posez par terre (l’action de poser avec une bonne connaissance correcte de la lourdeur du pied qui s’abaisse
Donc pendant la marche « Cankama , le méditant doit observer lorsqu’il effectuera les différents mouvements au moment de la marche attentive : lever, avancer et poser le pied sur le sol à chaque pas.
En résumé :
Il y a 4 bases pour l’attention dans la pratique de Satipatthana Vipassana (la méditation de la vision pénétrante obtenue par l’application ininterrompue d’une attention concentrée).
1/ Les sensations corporelles
2/ Les activités de la conscience
3/ Les sensations
4/ Les objets mentaux
Au cours de la méditation et quel que soit l’objet observé, trois processus se succèdent dans l’ordre suivant :
1/ Apparition du phénomène
2/ Observation (annotation) du phénomène apparu (prise de conscience)
3/ expérimentation et « vision »
Le devoir du méditant est d’observer le plus continuellement possible tout ce qui se manifeste au moment présent.